Le président de la chambre des députés, Gary Bodeau, ne décolère pas contre le projet de budget 2018-2019 qu’il a renvoyé au chef de l’état. Le député de Delmas dénonce outre des vices de formes mais également des incohérences dans le projet de loi de finance.
Il critique un projet de budget favorisant les riches en raison de l’importance des taxes indirects. « Le poids que prennent les impôts indirects dans la structure des recettes internes n’est pas un gage de justice sociale. Les imports indirects frappent tout le monde indistinctement, sans considération du niveau de fortune. Tandis que la variation relative des recettes totales par rapport à l’exercice fiscal antérieur est de 15,2 %, les impôts indirects ont crû de 20, 9 %. N’y aurait-il pas contradiction avec les déclarations officielles d’un budget à caractère social ? », écrit M. Bodeau dans sa correspondance au chef de l’état.
De plus il critique un budget avec des prévisions irréalistes et sans mesures concrètes pour adresser le probleme de la dévaluation accélérée et la gourde par rapport au dollar américain.
Le président de la chambre basse s’étonne qu’aucune disposition n’est annoncée pour contrôler le déficit budgétaire. Il révèle qu’au cours du premier trimestre de l’exercice fiscal le déficit à deja atteint 7 milliards de gourdes.
Interrogé sur les critiques du président de la commission finance du Sénat, relatives à l’illégalité de sa décision, le député Bodeau a fustigé le comportement des sénateurs qui ont, en mépris de la constitution, débuté l’analyse du projet de budget. Il soutient que sa décision a été motivée par les remarques des experts et les recommandations de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA).