Dans une allocution pré-enregistrée diffusée sur la Télévision Nationale d’Haïti, le Président de la République Jovenel Moise sort finalement de son mutisme le jeudi 14 février 2019, en déclarant qu’il ne ne laissera pas le pays aux mains des gangs armés et des trafiquants de drogue.
Pendant plus de 7 minutes, le chef de l’état a exprimé sa rancœur de voir la zone métropolitaine de Port-au-Prince, transformée depuis 8 jours par des manifestations violentes mais incapable de mettre fin à cette grave crise socio-économique, née à partir de la rareté de gazoline sur le marché, la décote de la gourde, l’insécurité et la hausse des produits de première nécessité.
Le Président Jovenel Moïse rejette la formule de Gouvernement de transition, tant souhaité par l’opposition, pour le remplacer à la tête de l’Etat.
« Nous avons connu de nombreux gouvernements de transition qui ont causé beaucoup de catastrophes, du désordre et qui ont fait du tort au pays. Le sang a coulé pour rien, l’État a été affaibli et les conditions de vie se sont dégradées », martèle le chef de l’Etat.
S’exprimant dans un ton ferme et rassurant, le chef de l’État invite l’opposition au dialogue, l’unique voie, dit-il, pour sortir Haïti de ce bourbier. Bénéficiant du support de la communauté internationale, Jovenel Moise rend son Premier ministre Jean Henry Céant, responsable de l’aggravation de la crise qui ne cesse de s’approfondir depuis les émeutes des 5,6 et 7 juillet 2018.
Si le Président reste accroché à son mandat constitutionnel, les réactions de colère pleuvent de partout après son discours au palais national. De nouvelles manifestations spontanées ont eu lieu et des barricades dressées dans certaines artères de la capitale.
La confiance est loin d’être rétablie. Aucune lueur d’espoir, Le président d’Haïti, première nation libre du monde, ne fait que dénoncer et s’isoler ouvertement du reste de la population en quête de leadership rassuré.