Un agriculteur de 33 ans connu sous le nom d’Athis Charles a été tué par balle d’un militaire dominicain dans l’après-midi du 25 février 2019. L’incident regrettable est survenu au moment où la victime, père de trois enfants, se trouvait à ‘’Pasoufena’’, une localité dominicaine de Pédernales, a-t-on appris du GARR.
Selon le GARR (Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés) M. Charles traversait la frontière au quotidien pour couper du bois sec qu’il revenait vendre à Anse-à-Pitres. Le jour de sa mort, tandis qu’il s’adonnait à ses activités, un militaire dominicain lui a demandé 200 pesos. Étant donné qu’il n’était pas en mesure de donner au soldat la somme exigée, ce dernier lui a réclamé sa machette en le braquant avec une arme. L’Haïtien qui tentait de s’échapper a reçu une balle au pied droit de son agresseur et il est resté au sol.
D’autres militaires dominicains qui observaient la scène barbare ont transporté d’urgence M. Charles à un centre hospitalier de Pedernales où il a succombé à ses blessures. Son cadavre a été rapatrié en Haïti le mardi 26 février 2019.
Le représentant du GARR à Anse-à-Pitres, le maire de ladite commune frontalière ainsi que le juge de paix ont accompagné la femme du défunt qui a porté plainte auprès de la justice dominicaine à Pedernales.
Soulignons que le samedi 22 février 2019, Edno Etienne, 27 ans, un migrant haïtien a été tué par un policier dominicain à Platanal, une communauté de Santiago. Ce drame est survenu lors d’un prétendu affrontement entre des policiers dominicains et des migrants haïtiens.
Selon les informations rapportées par la police dominicaine, une enquête a été ouverte par le Département des homicides de la République Dominicaine afin de faire la lumière autour des circonstances précises de la mort du jeune migrant haïtien.
Tout en condamnant les conditions dans lesquelles ces deux ressortissants haïtiens ont perdu la vie, le GARR exhorte les autorités haïtiennes à exiger de l’Etat dominicain un rapport d’enquête clarifiant les circonstances de ces deux homicides.
Il en profite pour appeler le gouvernement haïtien à travailler pour améliorer les conditions d’existence des résidentes et résidents des zones frontalières qui sont livrés à eux-mêmes. Ce qui les éviterait d’aller risquer leur vie en territoire dominicain.