On connait tous cette théorie de Charles Darwin qui, pour la première fois en 1859, avance que l’évolution se fait par sélection naturelle. Il a aussi expliqué que cette théorie de l’évolution permet d’expliquer la diversité des formes de vie rencontrées dans la nature, en partant du principe que chaque espèce vivante se transforme progressivement au cours des générations, tant sur un plan morphologique que génétique.
Au niveau politique notamment dans la crise politique haïtienne cette théorie semble s’actualiser en analysant l’évolution de la situation politique ces derniers jours mais en scrutant également le profil de certains hommes politiques avant et pendant la crise. Joseph Lambert, sénateur de la République est un espèce qui mérite cette analyse. A l’arrivée au pouvoir de Jovenel Moïse, c’est un sénateur allié, supportant toutes les actions du Président partant de sa Caravane jusqu’à l’éclatement social des 6,7 et 8 Juillet 2018.
Le sénateur devenu président du grand Corps, multiplie ses initiatives pro-gouvernementales pour discréditer les parlementaires de l’opposition, rencontre des secteurs vitaux pour trouver un accord politique, résiste à des scandales sur une une deuxième résidence louée pour plus de sept millions de gourdes. Du jamais vu, mais c’est un sénateur super puissant qui évolue sous différentes formes politiques et qui s’impose et impose ses choix même au président de la République notamment le Premier Ministre Jean Michel Lapin.
Avec la persistance de la crise et l’éviction du notaire Jean Henry Céant, la crise politique va prendre une ampleur considérable avec la désolidarisation du Sénateur Youri Latortue du pouvoir de Jovenel Moïse. Joseph Lambert va prendre la forme du transformisme de Jean-Baptiste Lamarck, qui dit que les organismes s’adaptent à leur milieu. Il se place en pôle position pour devenir le prochain premier ministre afin de trouver un accord politique avec l’opposition qui ne démord pas et demande le départ du chef de l’Etat épinglé par deux rapports de la Cour Supérieure des comptes.
Joseph Lambert s’adapte rapidement à la crise, sa position évolue, il est l’homme de la situation. il voyage aux Etats Unis multiplie ses rencontres devenant l’homme providentiel de la crise. Mais Jovenel Moïse, se méfie de cet allié qui se fait appeler “Animal politique”.
Il ne fait aucun doute que le choix de Joseph Lambert permettrait de trouver rapidement un accord de sortie avec l’opposition qui connait sa capacité à négocier, mais le Président sait qu’il ne pourra pas avoir les mains libres avec cet expérimenté homme politique qui évolue à tout moment et s’adapte à toutes les situations. C’est un animal Politique !
Jovenel Moïse montre ses muscles. Il fait choix de Fritz William Michel, un jeune de 39 ans pour diriger un gouvernement de “consensus” avec un dossier de chèvre de race améliorée qui fait la une des journaux et enflamme les réseaux sociaux.
La théorie du transformisme de Lamarck continue de prendre corps et Lambert passe à l’opposition. Il multiplie ses interventions médiatiques, il menace le Chef de l’Etat mais au bout du compte, au plus fort des manifestations et des deux mois appelés “peyi lok” Joseph Lambert garde un profil bas et rentre dans un mutisme que personne ne comprend.
Aujourd’hui, son nom revient sur la table comme un éventuel premier ministre, comme il savait le faire, “l’animal politique” n’a pas démenti la rumeur qui circule depuis la visite à Port au Prince du numéro 3 du département d’Etat le sous secrétaire aux affaires politiques David Hale.
Politiquement la théorie de l’évolution de Charles Darwin et du transformisme de Lamarck ne pourraient trouver meilleur preneur que Joseph Lambert en Haïti. En position de force ces derniers jours, Jovenel Moïse pourrait-il rejeter un choix de son supporteur stratégique, Washington ?
De toute façon, nous sommes encore loin des négociations compte tenu de la fragilité de la situation avec les activités qui reprennent timidement notamment scolaires. Sans doute, Joseph Lambert est peut être l’une des figures à la Primature qui permettrait de gérer l’après 2e lundi du mois de janvier où toutes les dérives seraient permises.
Dans ce contexte,l’opposition qui refuse l’appel au dialogue lancé par différents secteurs qui réclamaient le départ de Jovenel Moïse doit se méfier; elle pourrait être reléguée au second plan dans ce contexte politique très critique sachant que cette théorie ne concerne pas seulement l’homme politique Joseph Lambert, mais encore toute une population qui a vraiment envie de voir les choses progresser et les activités reprendre leur cours normal.