Le secrétaire du Conseil de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Robinson Pierre-Louis accusent des autorités judiciaires et policières de faire obstacle à l’enquête sur l’assassinat le 28 aout dernier du bâtonnier Monferrier Dorval. Invité à comparaître à titre de témoin au cabinet d’instruction, le Premier ministre Joseph Jouthe, tout en affirmant ne rien savoir sur la question, se dit prêt à répondre à cette invitation moyennant, dit-il, le respect des procédures
Me Robinson Pierre-Louis est très remonté contre la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) à laquelle le juge d’instruction chargé de l’affaire Dorval, Me Renord Régis, avait donné une commission rogatoire, en vue d’approfondir l’enquête.
Cela fait deux mois qu’elle a été mandatée à cette fin et son rapport aurait dû être produit après environ deux semaines mais près de deux mois plus tard, aucun rapport n’a été remis au magistrat instructeur, déplore Me Pierre-Louis qui dit y voir un obstacle à l’aboutissement de l’enquête. Il y aurait, selon lui, une volonté de bloquer l’enquête à ce niveau.
S’agissant des autorités judiciaires, Me Pierre-Louis dénonce les responsables du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) pour n’avoir pas répondu favorablement aux demandes du magistrat instructeur qui réclamait des moyens adéquats, notamment en termes de sécurité pour mener son enquête.
Il invite le commissaire du gouvernement a.i de Port-au-Prince, Me Ducarmel Gabriel, à solliciter du président Jovenel Moïse qu’il autorise le Premier ministre Joseph Jouthe, haut fonctionnaire de l’Etat, à comparaître par-devant le juge d’instruction à titre de témoin.
Le dossier Dorval doit servir à sonner la fin du règne de l’impunité en Haïti, a dit Me Pierre-Louis, soulignant que les assassins ne doivent pas avoir le sommeil léger.
Intervenant lundi en conférence de presse en sa résidence officielle à Musseau, le chef du gouvernement s’est déclaré prêt à collaborer en répondant aux questions du juge d’instruction moyennant le respect des procédures.
Toutefois, il s’est dit étonné de figurer sur la liste des « témoins » qui intéressent le juge d’instruction car, a-t-il dit, il ne sait absolument rien de cette affaire.