La fermeture de la 50ème législature se fera le 2ème lundi de janvier 2020. Mais les députés sont partis en vacances ce lundi 9 septembre en attendant de fouler l’enceinte du Parlement pour la dernière fois afin de poser cet acte. Tant au Sénat de la République qu’à la chambre des députés, le bilan du Parlement est majoritairement constitué d’absences parlementaires à répétition, de scandales de tout type, notamment de corruption, bref, nos élus de plus en plus sont payés pour ne rien faire ou presque.
En quatre ans, la Chambre basse a connu seulement deux présidents, en l’occurrence Cholser Chancy deux fois élus à la tête du bureau et Gary Bodeau qui a aussi compté deux mandats. Les deux hommes, réputés proches du pouvoir, ont présidé aux destinées d’une Chambre dominée par une majorité d’élus acquis à la cause du président de la République.
D’ailleurs, c’est cette majorité qui a permis au Dr Jack Guy Laffontant, parfait inconnu du monde politique, d’occuper la fonction de Premier ministre, de mars 2017 à juillet 2018.
Après la démission du gastro-entérologue, le bloc présidentiel a ratifié en septembre 2018 la déclaration de politique générale de Jean Henry Céant pour ensuite satisfaire aux desiderata de Jovenel Moïse, en accordant, lors d’une séance expéditive, un vote de censure au notaire de Bourdon six mois après, soit le 18 mars 2019.
Voilà une majorité qui a soutenu le 58ème locataire du Palais national, mais pas suffisamment parce que des textes de loi comme des actions non moins importants n’ont été ni votés, ni posées. Pas de nouvelle loi électorale, pas de Conseil électoral permanent. C’est une 50ème législature plus soucieuse à être représentée au sein des gouvernements qu’elle a votés que le pays a connue.
Certes, des lois ont été ratifiées mais leur importance réelle pour le pays est discutable. Quoique rejetée à l’issue d’une séance, la demande de mise en accusation du président de la République compte dans les petits actifs de la chambre basse.
En gros, c’est une législature marquée par une grande paresse et des querelles intestines récurrentes qui a fait ses valises. Passée aujourd’hui de 96 députés à 119, le Parlement est de plus en plus budgétivore pour peu de résultats, et avec des élus mouillés par des scandales de corruption, de complicité avec des chefs de gang, qui sapent la réputation de ce Pouvoir auprès de l’opinion.
Même cas de figure au Sénat de la République qui s’est quelque peu distingué sous la présidence du sénateur Latortue. Le mérite du grand corps c’est d’avoir agité le débat sur l’affaire PetroCaribe à travers ses deux commissions sénatoriales, pour ensuite dépolitiser le dossier en le transférant à la Cour supérieure des comptes.
Mais, s’agissant de scandales, l’assemblée des sages n’est pas un modèle de sagesse. Quand des sénateurs ne sont pas accusés de complicités avec des bandits armés, leurs noms sont cités, à tort ou à raison, dans des crimes financiers ou des abus de pouvoir.
Nos élus peuvent-ils s’enorgueillir d’avoir accompli leur devoir ? Rien n’est moins sûr.