Ici en Haïti, même si des voix s’élèvent pour trouver une solution Haïtiano-haïtienne à la crise qui sévit dans le pays, il est un fait que l’international a son mot à dire, selon plus d’un. Et de fait, plus la crise perdure, plus la communauté internationale dans sa diversité se montre apparemment préoccupée.
D’ailleurs, les acteurs en Haïti ne sont pas dupes ; ils reconnaissent le poids du Blanc dans le jeu. Pour preuve : la branche institutionnelle de l’opposition radicale a adressé une correspondance au secrétaire général de l’ONU, Antonio Gueterres, par le biais de sa Représentante en Haïti, pour lui demander de se désolidariser de Jovenel Moïse. Mais, bien avant cette lettre, des voix étrangères s’étaient déjà prononcées sur le dossier haïtien.
Le Core group composé des représentants de plusieurs pays dits amis d’Haïti a rencontré les protagonistes de la crise, radicaux, modérés et alliés de l’Exécutif entre autres, pour solliciter d’eux un dialogue en vue d’une solution. Une demande qui, à l’évidence, est sans grands effets sur la rue qui, aujourd’hui encore, ne décolère pas. L’ONU, à travers son Conseil de sécurité, s’est montrée sensible à la situation chaotique à laquelle fait face Haïti. A la Demande de la République Dominicaine, le conseil s’est réuni jeudi 3 octobre 2019 pour évaluer la crise sociopolitique et économique qui fait rage, depuis quelques temps, dans ce pays fiché comme étant le plus pauvre de l’hémisphère.
Et après évaluation, les membres du Conseil sont parvenus à la conclusion que les acteurs devraient travailler à la mise en place d’un gouvernement inclusif au profit du peuple haïtien. Là encore, en guise de remède, le blanc prescrit aux frères ennemis : le dialogue.
C’est le cas également pour la MINUJUSTH, mission onusienne en Haïti qui compte les jours avant de faire ses valises. Prête à soutenir des solutions pacifiques, elle préconise également le dialogue.
Outre ces organisations, d’autres voix étrangères se font entendre de manière plus personnelle. C’est le cas par exemple de la représentante démocrate de la Floride, Frederica Wilson, qui croit que les Etats-Unis doivent trouver une solution pour mettre fin aux manifestations ou un moyen pour renverser Jovenel Moïse en qui les Haïtiens voient un corrompu.
Bien avant la démocrate, un autre américain et pas des moindres, Bernie Sanders, candidat à l’élection présidentielle de 2020, s’est montré soucieux des actes de violences qui se répandent en Haïti depuis la mobilisation anti-gouvernementale. Ce dernier croit qu’une solution célère est nécessaire d’autant que les droits humains sont de plus en plus bafoués.
Si les intérêts politiques obstruent la vue des acteurs haïtiens, le voisin d’à-côté, en l’occurrence la République Dominique, constate la laideur d’Haïti jusqu’à la répugnance.
C’est ainsi que l’ancien président dominicain, Leonel Fernandez assimile la Première République noire à un Etat failli. Qui pis est, Haïti est un danger pour la République voisine, soutient-il.
Plus les jours passent, plus les opposants et le président de la République, Jovenel Moïse, se montrent, les uns et les autres plus intransigeants. Mais entre-temps, plus l’image d’Haïti vers l’extérieur se déforme et se dégrade, plus les investisseurs étrangers et locaux se montrent réticents, plus l’avenir est incertain.