La mobilisation populaire se poursuit un peu partout à travers le pays après la manifestation du 7 février qui a été programmée par des acteurs politiques de l’opposition. Ce lundi 11 février encore, des foules immenses ont gagné les rues de la capitale revendiquant avoir faim et demandant au président de la République, Jovenel Moïse de quitter le pouvoir le plus vite possible.
Venus de Cité Soleil et d’autres quartiers populaires de l’aire métropolitaine, les manifestants en colère qui longeaient plusieurs artères de la capitale, notamment Delmas, aéroport, Grand’rue et Pétion-Ville ont ratiboisé tout ce qu’ils trouvaient sur leur passage avant d’être dispersés par la police. Presque toutes les entreprises trouvées à leur portée, particulièrement à Delmas et sur la route de l’aéroport n’ont pas été épargnées de jets de pierres, de casses et des scènes de pillage.
La voie publique complètement privée de véhicules était devenue opaque, à cause des nuages de fumée de pneus enflammés répandus un peu partout dans l’atmosphère. Les manifestants qui se montaient très déterminés ont forcé des motards à s’arrêter afin de puiser du tank de leur engin, de la gazoline dans le souci de faciliter la mise à feu des caoutchoucs.
« Nous sommes dans la rue sans destination fixe. Nous avons faim. Nous exigeons le départ sans conditions de Jovenel Moïse qui n’arrête pas de nous mentir. D’ailleurs, il doit répondre aux questions de la Justice », déclare un manifestant.
Aux environs de deux heures de l’après-midi, la manifestation qui prenait la direction de Pétion-Ville a été dispersée à coups de gaz lacrymogène lancés par des agents du CIMO au niveau de Delmas 103, limitrophe de la commune de Pétion-Ville.
Des tirs sporadiques ont été entendus à Pétion-Ville. Un gros vent de panique a soufflé au niveau de cette commune où des citoyens, notamment des débrouillards qui se trouvaient dans les rues ne savaient où courir.
Parallèlement, une autre foule de manifestants en provenance de Carrefour qui prenait la direction du Champ de Mars a également été dispersée par la police au niveau de la rue des Casernes.
Ces manifestants qui occupaient la rue de façon improvisée après l’intervention du directeur général du ministère des Affaires sociales, Dr Rudy Hériveaux sur les ondes de radio Caraïbes ce lundi matin, disent ne pas avoir de destination. Ils indiquaient vouloir occuper le macadam jusqu’à obtenir le départ du président Jovenel Moïse.
Il faut noter que plusieurs autres coins du pays, notamment dans les villes de province sont aussi en ébullition, où des manifestants scandent comme à l’unisson, le même refrain, à savoir : « le départ du chef de l’État du Palais national ».
Entre-temps, le pays est complètement paralysé depuis cinq (5) jours. Toutes les activités sont au point mort à Port-au-Prince. Les portes de l’école sont fermées et les enfants sont prisonniers chez eux depuis le jeudi 7 février. Le président de la République, y compris le chef du gouvernement ne pipent mot. Nous avons appris sur les ondes de radio Méga que les sénateurs vont se réunir en urgence pour prendre une décision.