Le silence du Président de la République, Jovenel Moïse ces derniers jours, les inquiétudes du Premier ministre Jean Henry Céant et l’absence de leadership au sein de l’opposition, montrent la nécessité de la tenue du dialogue national. De jour en jour, on sent le ras le bol du peuple, fatigué avec les mêmes discours alors que le pays continue de s’enliser dans la misère.
La population abusée et rongée par la crise politique voit de jour en jour sa situation socio économique se dégrader, à tel point que le gouvernement avait déclaré au début du mois de février dernier, l’état d’urgence économique. Face à ce constat, le nouveau Comité de facilitation du dialogue national inter haïtien crée par Arrêté présidentiel du 21 février 2019, a profité du momentum pour lancer un appel aux protagonistes, d’accepter de faire tous les sacrifices nécessaires pour renoncer au chaos et sauver la première nation libre de la caraïbe.
Ce comité de facilitation controversé selon l’opposition, est peut-être la voie salvatrice pour mettre un terme aux dérives. Si le comité de pilotage et d’organisation des états généraux sectoriels de la nation créé en mars 2018, était opaque dans son fonctionnement général, ce nouveau comité présidé par Kettly Julien, ancienne responsable de l’institut mobile d’éducation démocratique (IMED), veut rassembler tout le monde avec une vision transparente, en préconisant les intérêts supérieurs de la nation, dans un esprit de concorde et de paix, en vue de retrouver des solutions durables aux problèmes majeurs qui freinent le développement économique du pays.
Le Comité insiste dans sa note du 7 mars 2019, avoir défini un cadre méthodologique approprié devant faciliter le déroulement des discussions, recommander toutes mesures favorisant la création de conditions favorables à la réalisation du dialogue inter haïtien.
Tous les secteurs de la vie nationale commencent à prendre conscience, qu’on a saigné l’arbre dans son écorce. Si le dialogue était incertain avant, aujourd’hui plus d’un, estime, l’urgente nécessité de dialoguer même en dépit des divergences idéologiques et politiques.
Le Vendredi 1er mars dernier, le numéro 3 du Département d’Etat américain David Hale, avait affirmé haut et fort, aux décideurs politiques haïtiens que les Etats Unis, n’accepteraient pas qu’Haïti devienne une menace pour la région. Et l’administration Trump mettra tout son poids dans la balance pour forcer les protagonistes à discuter pour sortir le pays de la crise politique qui a trop durée.
« Le pays est au bord de l’abîme, sauvons ce qui peut être sauvé », tel a été le cri d’alarme, de prière et de désespoir des évêques d’Haïti, le 11 février dernier. Nous sommes à l’heure d’unir nos forces et nos intelligences pour sauver notre barque commune, Haïti, qui est notre fierté.