Contrairement aux années antérieures où cette cérémonie se déroulait à Vertières dans le Nord du pays, la cérémonie marquant officiellement le 216e anniversaire de la Bataille de Vertières a eu plutôt lieu cette année au Musée du panthéon national haïtien (MUPANAH) et au Palais national, à cause des troubles politiques, a constaté Haiti Press Network.
Le président de la République, Jovenel Moïse n’a pas eu la possibilité d’aller prononcer son discours de circonstance, comme à l’accoutumée, au Cap-Haïtien (Nord), notamment au site où il est érigé les statues des héros qui ont combattu vaillamment à la guerre de l’Indépendance.
À cette occasion de la 216e commémoration de cette bataille sanglante qui symbolise un motif de fierté et un acte de foi mettant en déroute la plus grande armée de l’époque, c’est plutôt une parade des Forces armées d’Haïti qui célèbre en même temps son deuxième anniversaire de renaissance, suivie de discours officiels du général de cette armée et du chef de l’État Jovenel Moïse qui ont été offerts à la nation.
Dans son discours de circonstance, le général a rappelé aux membres de ce second corps officiellement armé du pays, qu’ils y font partie rien que pour servir et servir seulement la nation. Il entend par-là que les armes portées par ces militaires ne doivent nullement servir à leurs intérêts personnels.
Pour sa part, le président Jovenel Moïse a plutôt centré son discours sur la nécessité pour toutes les couches de la société de pouvoir trouver une entente, afin de repenser un autre pays avec un autre système de fonctionnement.
À l’instar de la rue, une fois de plus, la nécessité de divorcer avec ce système de fonctionnement social et économique du pays refait surface dans le discours du président Moïse.
Jovenel Moïse dit avoir cru que cette occasion paraît propice pour que la nation tout entière puisse réfléchir sur ce modèle de solidarité que les ancêtres nous ont légué en héritage.
« Le pays est plus que divisé aujourd’hui. Il est déchiré. Nous profitons de ce jour historique pour demander l’unité afin de sortir le pays dans ce système d’inégalité sociale et économique qui tend à le plonger dans l’abîme », lance le président qui renouvelle sa volonté de changer les choses.
Le premier citoyen de la nation ne s’arrête pas là. Il croit encore qu’une entente est possible entre Haïtiens.
« Nous sommes d’accord sur les problèmes mais nous avons beaucoup de divergences pour trouver les solutions ensemble. Pour ce faire, il faut un dialogue franc entre frères et sœurs haïtiens », prône-t-il, avant d’appeler ses opposants à prendre conscience de la situation précaire à laquelle est réduit le pays, notamment la question du dysfonctionnement de l’école qui reste une préoccupation majeure.
Pendant que le président prononce son discours au Palais national, des manifestants, soulignons-le, sont encore dans la rue pour continuer de demander sa démission au pouvoir.